'Patafisica!

CALCOLO DELLA SUPERFICIE DI DIO

Dio è inesteso per definizione, ma ci è permesso, per la chiarezza dell’enunciato, attribuirgli un qualsiasi numero di dimensioni più grandi di zero (anche se sappiamo che non ne ha alcuna) purché queste dimensioni scompaiano nei due membri delle nostre identità. In questa sede ci accontenteremo di attribuirgli solo due dimensioni perché si possono agevolmente rappresentare come figure di geometria piana su un foglio di carta.

Simbolicamente Dio è indicato da un triangolo, ma le tre Persone non devono essere considerate come i vertici o i lati del triangolo. Esse sono le "tre altezze" di un altro triangolo equilatero, circoscritto al tradizionale. Ipotesi questa conforme alle rivelazioni di Anne-Catherine-Emmerich, che vide la croce (che noi considereremo come simbolo del Verbo di Dio) a forma di Y, e non si spiega che per questa ragione fisica che nessun braccio di lunghezza umana avrebbe potuto essere esteso fino ai vertici dei rami di un Tau.

Dunque, POSTULATO:
Fino a più ampie informazioni e per nostra comodità provvisoria, supponiamo Dio in un piano e nella figura simbolica di tre segmenti uguali, di lunghezza a, originati da un medesimo punto e che formino angoli di 120° tra di loro. E’ dello spazio tra essi compresi, o del triangolo ottenuto congiungendo i tre punti più lontani dei segmenti, che ci proponiamo di calcolare la superficie.


Sia
x la mediana prolungamento di una delle Persone a ,
2y il lato del triangolo al quale la mediana è perpendicolare,
N e P i prolungamenti dei segmenti (a + x),

abbiamo:

x = ∞ − N − a − P

o:

N = ∞ − 0.

e

P = 0

Da cui:

x = ∞ − (∞ − 0) − a − 0 = ∞ − ∞ + 0 − a − 0.

x = − a.

D’altra parte, il triangolo rettangolo i cui lati sono a , x e y ci dà:

a² = x² + y²

Ne deriva, sostituendo a x il suo valore (− a):

a² = (− a)² + y²

y² = a² − a² = 0

e

y = √0

Dunque la superficie del triangolo equilatero che ha per bisettrici dei suoi angoli i tre segmenti a , sarà:

S = y (x + a ) = √0 (− A + a)
S = 0√0

COROLLARIO: A prima vista, del radicale √0 possiamo affermare che la superficie calcolata è al massimo una linea; in secondo luogo, se costruiamo la figura secondo i valori ottenuti per x ed y , constatiamo:

che il segmento 2y , che adesso sappiamo essere 2√0, ha il suo punto d’intersezione su uno dei segmenti a in senso opposto alla nostra prima ipotesi, poiché x è uguale a -a e che la base del nostro triangolo coincide col suo vertice;

che i due segmenti a fanno con la prima angoli più piccoli perlomeno di 60°, e inoltre non possono incontrare y se non coincidendo con la prima retta a.

Ciò è conforme al dogma dell’equivalenza delle tre Persone tra di loro e della loro somma. Possiamo dire che a è una retta che congiunge 0 a ∞, e definire Dio :

DEFINIZIONE. Dio è il percorso più breve da zero all’infinito.

In che senso? Si dirà. Noi rispondiamo che il Suo nome non è Giulio, ma Più e Meno. E si deve affermare:

± Dio è il percorso più breve da 0 a ∞, in un senso oppure nell’altro.

Il che è conforme alla credenza nei due principi; ma è più corretto attribuire il segno + a quello della credenza del soggetto. Ma essendo Dio inesteso, non è una retta.

Rimarchiamo in effetti che, dall’identità

∞ − 0 − a + a + 0 = ∞

la lunghezza a è nulla, a non è una linea, ma un punto.

Per cui, definitivamente:

DIO E’ IL PUNTO TANGENTE DI ZERO E DELL’INFINITO.

(Alfred Jarry)

De la surface de dieu

Dieu est par définition inétendu, mais il nous est permis, pour la clarté de notre énoncé, de lui supposer un nombre quelconque, plus grand que zéro, de dimensions, bien qu’il n’en ait aucune, si ces dimensions disparaissent dans les deux membres de nos identités. Nous nous contenterons de deux dimensions, afin qu’on se représente aisément des figures de géométrie plane sur une feuille de papier.

Symboliquement on signifie Dieu par un triangle, mais les trois Personnes ne doivent pas en être considérées comme les sommets ni les côtés. Ce sont les trois hauteurs d’un autre triangle équilatéral circonscrit au traditionnel. Cette hypothèse est conforme aux révélations d’Anne-Catherine Emmerich, qui vit la croix (que nous considérerons comme symbole du Verbe de Dieu) en forme d’Y, et ne l’explique que par cette raison physique, qu’aucun bras de longueur humaine n’eût pu être étendu jusqu’aux clous des branches d’un Tau.

Donc, Postulat :
Jusqu’à plus ample informé et pour notre commodité provisoire, nous supposons Dieu dans un plan et sous la figure symbolique de trois droites égales, de longueur a, issues d’un même point et faisant entre elles des angles de 120 degrés. C’est de l’espace compris entre elles, ou du triangle obtenu en joignant les trois points les plus éloignés de ces droites, que nous nous proposons de calculer la surface.

Soit :
x la médiane prolongement d’une des Personnes a,
2y le côté du triangle auquel elle est perpendiculaire,
N et P les prolongements de la droite (a + x) dans les deux sens à l’infini.
Nous avons :

x = ∞ − N − a − P.

Or

N = ∞ − 0.

et

P = 0.

D’où

x = ∞ − (∞ − 0) − a − 0 = ∞ − ∞ + 0 − a − 0.

x = − a.

D’autre part, le triangle rectangle dont les côtés sont a, x et y nous donne

a² = x² + y².

Il vient, en substituant à x sa valeur (−a)

a2 = (− a²) + y² = a² + y².

D’où

y² = a² − a² = 0

et

y = √0

Donc la surface du triangle équilatéral qui a pour bissectrices de ses angles les trois droites a sera :

S = y (x + a ) = √0 (− A + a)
S = 0√0

Corollaire. - A première vue du radical √0, nous pouvons affirmer que la surface calculée est une ligne au plus ; en second lieu, si nous construisons la figure selon les valeurs obtenues pour x et y, nous constatons :

Que la droite 2y, que nous savons maintenant être 2√0, a son point d’intersection sur une des droites a en sens inverse de notre première hypothèse, puisque x = − a ; et que la base de notre triangle coïncide avec son sommet ;

Que les deux droites a font avec la première des angles plus petits au moins que 60°, et bien plus ne peuvent rencontrer 2√0 qu’en coïncidant avec la première droite a.

Ce qui est conforme au dogme de l’équivalence des trois Personnes entre elles et à leur somme. Nous pouvons dire que a est une droite qui joint 0 à ∞, et définir Dieu :

Définition. − Dieu est le plus court chemin de zéro à l’infini.

Dans quel sens ? dira-t-on. Nous répondrons que Son prénom n’est pas Jules, mais Plus-et-Moins. Et l’on doit dire :

± Dieu est le plus court chemin de 0 à ∞, dans un sens ou dans l’autre.

Ce qui est conforme à la croyance aux deux principes ; mais il est plus exact d’attribuer le signe + à celui de la croyance du sujet. Mais Dieu étant inétendu n’est pas une ligne.

Remarquons en effet que, d’après l’identité

∞ − 0 − a + a + 0 = ∞

la longueur a est nulle, a n’est pas une ligne, mais un point.

Donc, définitivement :

Dieu est le point tangent de zéro et de l’infini.

(Alfred Jarry, Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien. Suivi de Spéculations, Fasquelle, Paris, 1911)